Le bord de l'eau - Novembre 2021
Notre vie est tissée de récits. Parfois même d’histoires à dormir debout. Comment expliquer une telle omniprésence mais aussi le plaisir si vif que nous prenons tant à raconter qu’à écouter ou lire des histoires ? L’hypothèse de ce nouveau numéro du MAUSS est que la réponse à ces questions est à chercher dans les relations entre don et récits. Raconter, n’est-ce pas avant tout donner ? Le récit n’est-il pas fondamentalement généreux ?
Ce sont ces générosités du récit que ce numéro propose d’interroger à travers la multiplicité de ses formes. Que donne-t-on en racontant des blagues ? En prononçant une oraison funèbre ? En livrant sa vie intime à un psychanalyste ? En relatant des faits (réels ou imaginaires), le récit relie un « donataire » et un « bénéficiaire », mais quelle est la nature des relations qui se nouent ainsi ? Et notamment entre auteur et lecteur. Car le récit de fiction est aussi offrande, don de vie, donnant à voir des événements, des êtres, mais aussi des possibles qui sans lui resteraient lettre morte. Et n’oublions pas le plaisir du récit, ce qui se donne, libéralement.
Cette dimension esthétique et créative, dont attestent ces multiples récits, n’est-elle pas d’ailleurs l’un des fondements du social, en cela qu’il désigne, plus que l’obligation ou la nécessité d’être ensemble, le plaisir partagé qu’on y éprouve ?
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