Premier ouvrage de l’histoire de la philosophie à être totalement consacré au concept d’entéléchie, il ne s’agira pas de proposer un essai historique allant de la mise en place de cette notion chez Aristote jusqu’à la conception biologique développée par Hans Driesch. Inscrit dans un projet plus global de compréhension du temps aristotélicien, c’est à une véritable refondation métaphysique du concept que ce travail nous convie. Si Kant, à l’ultime fin de sa première critique, avait admis qu’il n’existait que deux voies possibles de fondation de l’a priori - la voie historique (platonicienne) empruntée par Hegel et la voie physiologique (aristotélicienne) qui sera la nôtre - la première partie de ce second volume prendra pour acquis qu’il n’existe pas de théorie qui puisse unifier ces deux pôles du savoir. Cela impliquera une scission entre deux mouvements irrationnels que sont le mouvement entéléchique aristotélicien et le mouvement dialectique platonicien. A partir du corps a priori du surhomme, le premier mouvement sera à la racine de la théorie de la connaissance (De la science) alors que le second sera au fondement de la théorie des valeurs (De l’Idéologie). En circonscrivant le mouvement dialectique dorien autour du noûs perse (iranien), ce travail offrira une première définition totalement négative du mouvement entéléchique appuyé, lui, sur le noûs ionien (« phénicien ») dont la seconde partie sera l’objet. De l’analyse de la substance première en passant par l’étude phénoménologique des schèmes de la camusité et du membre moteur, cette étude reviendra sur l’élasticité du tendon afin d’approcher non-phénoménalement le concept lui-même et tenter ainsi une première symphyse avec les rythmes circadiens de la biologie contemporaine.
SOMMAIRE
I. Les conditions épistémologiques contemporaines d’un déploiement historique du mouvement entéléchique métabiologique aristotélicien constituant une modélisation non-dialectique de la manifestation d’un mouvement irrationnel possible de l’être en tant qu’être.
A) Métaphysique et métabiologie au sein du postkantisme : l’enseignement de Nietzsche.
B) Les mouvements irrationnels dans le postkantisme : mouvements de dépassement de l’Idéologie ?
C) Tripartition du logos kantien et fondement de l’Idéologie :
D) L’Idéologique : constitution a-logique du mouvement dialectique (2)
E) La cosmologie iranienne comme matrice dialectique du monde.
Conclusion : Le mouvement dialectique soumis au principe de non contradiction libérant le mouvement entéléchique
II. Le concept d’entéléchie chez Aristote. Origine, modélisation et prolongement.
A) Définition, terminologie, problèmes :
B) L’enquête naturelle sur le devenir sublunaire et l’advenir des vivants
C) Des noûs historiques, au noûs aristotélicien : une version thrace ou ionienne de la théorie de la connaissance ?
D) Modélisation du mouvement entéléchique. La question de la matière et le schème synthétique de la camusité
E) De la matière aux éléments « fonctionnels », du schème analytique du membre moteur aux fibres du tendon.
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