Lorsqu'on évoque le "socialisme", on croit savoir de quoi il est question, alors même qu'aujourd'hui tout repère se dérobe qui pourrait nous aider à préciser le sens attaché à ce mot. L'épuisement de l'élan réformiste, tout comme l'effondrement des espérances révolutionnaires, ont fini par vider le socialisme de toute substance, à tel point qu'il se trouve aujourd'hui confiné dans l'espace très étroit d'une alternative prévisible au sein du jeu qui structure le champ de la représentation politique. Les critiques soulignent alors la crise idéologique des partis et la fin de ce conflit des forces sociales où la société démocratique est censée prendre forme. On n'ajoutera pas, ici, une autre voix au concert de ces critiques: il est peut-être temps de décaler le regard et d'envisager le socialisme autrement, à savoir comme une question des sciences sociales, et plus précisément comme un problème sociologique. Si un tel déplacement peut être opéré, c'est que le socialisme a accompagné la naissance même de la sociologie au XIXème siècle, s'imposant comme un objet où elle pouvait reconnaître l'anticipation, sur le plan de l'action, de sa propre réflexion sur la société.
Bruno Karsenti, Fransceco Callegaro, Frédéric Hulak, Andrea Lanza, Stefania Ferrando, Jean Terrier, Pierre Charbonnier, Franck Fischbach et Axel Honneth.
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