La théorie de la reconnaissance élaborée par Axel Honneth est à l’heure actuelle une des contributions théoriques majeures dans les domaines de la philosophie sociale et de la théorie sociologique. Inscrite dans l’héritage de la Théorie critique (de l’École de Francfort), cette théorie élargit la conception de la communication aux rapports de reconnaissance, en concevant les modalités sociales de l’expérience, la conflictualité, la formation de ces rapports de reconnaissance comme leur obstruction. Elle éclaire les « pathologies » sociales à l’œuvre dans les sociétés contemporaines.
Ces questions sont travaillées par Axel Honneth dans le domaine de la philosophie morale et de la théorie sociale, de la psychanalyse et du droit. Cependant, à la différence de ses prédécesseurs francfortois (Adorno, Benjamin, Habermas, etc.), pour qui la question de la culture et de la communication était centrale, Honneth a longtemps délaissé ces questions. Les développements conceptuels de sa théorie présentent pourtant un intérêt réel pour les recherches effectuées dans ce domaine. Ces apports seront discutés dans le présent numéro de Réseaux, notamment à l’aune de la sociologie des nouvelles technologies de la communication.
Approche pluraliste des sociétés modernes, la théorie honnéthienne fait de la « liberté communicationnelle » une valeur fondamentale des sociétés modernes. Il se donne les moyens de repenser les contours d’une critique de formes de communication pathogènes colonisant l’espace public. Son insistance sur l’éthicité démocratique lui permet enfin de repenser les contours d’une nouvelle culture politique.
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