Dèmos, plèbe, populace ou multitude – le mot « peuple » est polysémique. Terme essentiel de la politique moderne, il constitue pourtant aussi un point aveugle de la philosophie politique. D’un côté, on le soupçonne d’être le vecteur d’une démagogie nationaliste, voire raciste ; d’un autre, on l’a vu réapparaître avec le « printemps arabe » et les mouvements d’occupation des places.
Ce livre veut prendre au sérieux le nom du peuple et en faire un objet théorique. Il prend le parti de l’histoire conceptuelle afin de rendre sensibles son usage et ses sens, dans les discours théoriques comme politiques.
À travers trois grandes séquences – la Révolution française, la France gaulliste de la résistance puis de la guerre d’Algérie et, pour finir, les perspectives qu’offre la philosophie contemporaine – et l’étude minutieuse des écrits de philosophes et d’historiens tels que Rousseau, Hegel, Michelet, Laclau ou Rancière, il restitue sa complexité pour éclairer ses usages les plus délétères et renouer avec ses potentialités émancipatrices.
Gérard Bras, directeur de programme au Collège International de Philosophie (2001-2007) et président de l’Université populaire des Hauts-de-Seine, est désormais professeur honoraire de philosophie en première supérieure. Il est l’auteur de Hegel et l’art (P.U.F.), Pascal, figures de l’imagination (en collaboration avec J.-P. Cléro, P.U.F.) et de Les ambiguïtés du peuple (Pleins feux).
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