SUP Sorbonne - Décembre 2024
Questionner les limites du transcendantal, c’est d’abord interroger les difficultés, les limitations ou les points aveugles que recèle la thèse kantienne d’une double structuration a priori, esthétique et logique, de l’expérience.
Si la philosophie transcendantale se définit de prime abord comme une pensée des limites de la pensée, alors penser les limites du transcendantal semble nous enfermer dans une mise en abyme pour le moins douteuse. Mais les limites du transcendantal ne sont pas du même ordre que les limites que fixe la critique, qui en est inséparable, et ce qu’il s’agira de penser ici n’est au fond rien d’autre que les difficultés inhérentes aux thèses et aux questionnements transcendantaux ainsi que l’extension de ce qu’il convient d’appeler « philosophie transcendantale » après Kant.
L’intuition directrice de cet ouvrage est que la fidélité même au transcendantalisme exige d’en redéfinir les frontières et d’imposer certains reformatages aux thèses canoniques de l’idéalisme transcendantal. Aussi faut-il porter le transcendantal à ses limites, tant en un sens conceptuel qu’historique, et délimiter corrélativement la sphère transcendantale. Quatre limites du transcendantal sont mises au jour dans cet ouvrage : sa limite métaphysique ou spéculative (en lien avec le problème de la genèse de la sphère d’expériences et des questions transcendantales), sa limite empirique (autour de la question de l’acquisition et de l’historicité du transcendantal), ses limites épistémologiques (les reformatages exigés par les sciences modernes) et, enfin, les bornes qu’il est nécessaire d’assigner, historiquement, au transcendantalisme.
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