Aujourd’hui, au milieu des massacres, lorsque la guerre n’a plus rien d’un affrontement entre des armées, mais quelle cible des populations civiles désarmées, l’idéologie dominante ne parle que de violence, en refusant toute distinction entre massacre, barbarie et résistance. La violence n’est pas la brutalité ni l’horreur, mais le sujet de la nomination poétique ; le poétique étant le tissu privilégié de l’expérience de la violence en ce qu’elle opère la fusion de la sublimité de l’humain et de l’humilité intégrale de la soif de vivre.
L’Esthétique de la violence est-elle une célébration de la violence ? Pour Geneviève Clancy, si le verbe s’intègre à l’action, on ne peut pas, pour autant, confondre écrire et agir ; Socrate ne célèbre pas la violence, il la pratique en affrontant la Cité. À propos de cette thèse, Gilles Deleuze a écrit : « C’est la recherche d’une violence qui ne se réduit pas à celle qu’on peut représenter ou figurer non pas l’horreur mais le cri. Elle témoigne à travers ses qualités poétiques profondes d’un jeu de notions originales et riches qui apportent beaucoup à la réflexion esthétique. »
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