C’est en sociologue que Michel Wieviorka aborde la question du mal et formule une proposition aussi dérangeante que convaincante.
Violence sans limites, haine raciste, repli identitaire : le mal progresse, partout dans le monde, et n’épargne pas la France. Michel Wieviorka lance ici une proposition apparemment iconoclaste: pour guérir
le mal, il faut plus de conflit.
Le mot de « mal » peut surprendre de la part du sociologue. C’est pourtant, avec l’antidote qu’il met
en avant, le conflit, ce qui fait la force et l’originalité
de sa réflexion.
Pour faire face au mal, il est vain de céder à l’incantation d’une société harmonieuse, et il ne suffit pas de promouvoir le lien social, l’unité nationale, l’égalité républicaine, l’intégration de tous...
Non, l’urgent est d’encourager le débat et de reconnaître le conflit, mais pas la violence, pour
qu’ils se substituent à la crise.
Pour Michel Wieviorka, nous avons besoin de plus de relations conflictuelles.
Il est grand temps, selon lui, de penser
le conflit et sa « ré-institutionnalisation », la réinvention du mouvement social et son traitement politique – là réside l’espoir de sortir de la violence brute.
Michel Wieviorka est directeur d’études à l’EHESS et président de la Fondation Maison des sciences de l’homme.
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