« Le rationaliste est l’ennemi de l’autorité, des préjugés, de ce qui est traditionnel. Il est porté par la croyance en une “raison” commune à toute l’humanité, en un pouvoir commun d’examen rationnel, qui serait le fondement et la force vive de l’argumentation. Au-dessus de sa porte se trouve inscrit le précepte de Parménide : “Juge par argumentation rationnelle.” J’avoue moi aussi garder espoir en la raison. Certes, elle est fragile, nourrie par nos passions et sentiments, et sa flamme prométhéenne doit toujours être entretenue de peur qu’elle ne vacille et s’amenuise. Mais cet espoir est justifié. »
On entend souvent aujourd’hui qu’au fond, la vérité, les faits objectifs n’existent pas, qu’il n’y a pas de points de vue qui soient réellement plus rationnels que d’autres. La raison passe également pour autoritaire et antidémocratique : elle conduirait à l’intolérance, au dogmatisme, au non-respect de la multiplicité des points de vue. Professeur de philosophie à l’université du Connecticut, Michael Lynch répond aux différents arguments avancés contre la raison – de ceux du scepticisme ancien à ceux du relativisme postmoderne – et soutient qu’elle est précisément ce dont les démocraties ont besoin pour être véritablement démocratiques.
Préface inédite de l’auteur
Traduction de l’anglais de Benoit Gaultier
Professeur de philosophie à l’université du Connecticut, Michael P. Lynch est notamment l’auteur de Truth in Context: An Essay on Pluralism and Objectivity (MIT Press, 1998) et de Truth as One and Many (Oxford University Press, 2009). Il intervient par ailleurs fréquemment dans le New York Times, le New Yorker et le Guardian.
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