Longtemps dans l'ombre de sa critique par Marx et Engels, L'Essence du christianisme de Feuerbach doit être lue pour elle-même et en fonction de son contexte. Prenant position dans les polémiques qui agitent l'Ecole hégélienne, cette oeuvre inaugure en 1841 sa scission jeune-hégélienne. Feuerbach cherche en effet ici à démontrer philosophiquement l'athéisme et à soutenir ses conséquences politiques. Dans l'espace germanique de la Restauration, l'ouvrage fait scandale et rencontre un succès que les interdictions de la censure prussienne ne parviennent pas à remettre en cause. A l'heure où l'intérêt pour Feuerbach renaît dans l'université française, ce petit livre offre une introduction à la lecture de L'Essence du christianisme, en éclairant ses critiques de la religion et de la théologie, leur fondement anthropologique et leurs conséquences pratiques. En appendice, un choix d'extraits de l'ouvrage vient appuyer cette lecture.
Pauline Clochec, normalienne et agrégée de philosophie, est spécialiste de philosophie allemande.
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