mercredi 30 décembre 2015

Karol Tarnowski (dir.) : Phénoménologie polonaise et christianisme

Cerf - Novembre 2015 - Collection : Philosophie & Théologie


Le présent ouvrage réactualise les moments les plus emblématiques de la phénoménologie polonaise, si particulière dans sa relation avec le christianisme et la pensée chrétienne, au cours du XXe siècle et au début du XXIe siècle. Ses fondateurs, les philosophes prestigieux que sont Roman Ingarden, Karol Wojtyla (Jean Paul II) ou Józef Tischner, déjà partiellement connus en France, côtoient ici d’autres penseurs importants, trop souvent ignorés mais dorénavant portés à la connaissance du public francophone. Derrière le rassemblement de leurs textes principaux, cet ouvrage se compose de commentaires s’efforçant d’en dégager la force et l’originalité.
C’est ainsi que l’on constate que si la phénoménologie polonaise s’est inspirée de la pensée occidentale, y compris dans les périodes troubles de l’histoire politique où elle-même se déployait, elle s’est aussi élaborée selon ses ressources propres. De manière inédite, créative et critique, elle est allée jusqu’à se détacher de la phénoménologie « orthodoxe », en usant de la liberté qu’offrait la méthode phénoménologique elle-même.
Aujourd’hui, la phénoménologie reste, à côté de la philosophie linguistique anglo-saxonne, l’une des voies les plus fécondes et prometteuses de la philosophie polonaise.

Avec les contributions de Joanna Barcik, Grzegorz Chrzanowsk, Tadeusz Gadacz, Jakub Gomulka, Stanislaw Grygiel, Adam Hernas, Roman Ingarden, Jan Andrzej Kloczowski, Krzysztof Mech, Wladyslaw Strózewski, Andrzej Szostek, Karol Tarnowski, Józef Tischner, Karol Wojtyla (Jean Paul II), Adam Workowski.
Traduction de Dariusz Adamski, Kazimierz et Krzysztof Kaczmarczyk, Philibert Secretan.

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Henry Friedlander : Les Origines de la Shoah. De l'euthanasie à la Solution finale

Calmann-Lévy - Novembre 2015 - Mémorial de la shoah


Le meurtre en masse des patients handicapés, des Tziganes et des Juifs – dès juillet 1933 avec la loi de stérilisation puis prolongé avec le programme d’euthanasie à l’automne 1939 – fut l’acte inaugural de la Solution finale.
On retrouve d’un bout à l’autre de la chaîne une idéologie basée sur le sang et la race. Toute personne atteinte d’un quelconque handicap (arriérés, aveugles, sourds, épileptiques ou atteints d’une difformité physique) était jugée potentiellement dangereuse pour le « capital biologique » et était assassinée. Les tueurs du « programme d’euthanasie » furent, pour partie, ceux qui oeuvrèrent sans les centres de mise à mort de Belzec, Sobibor et Treblinka où fut assassiné en 1942-1943 le coeur du judaïsme européen. La technique élaborée dans le « programme d’euthanasie » (Aktion T4) y fut testée et sans cesse réemployée.
C’est cette continuité entre « euthanasie » et Solution finale que décortique ici Henry Friedlander. À cet égard, il montre que la mise à mort des Juifs handicapés, d’abord à titre individuel, puis collectivement, est un maillon capital qui préfigure la Solution finale de l’automne 1941. Les opérations de tueries en masse opérées par l'Allemagne nazie sont toutes liées les unes aux autres.
La publication de ce livre, il y a vingt ans, a imposé l’auteur comme l’un des grands noms des « Holocaust Studies » aux côtés de Hilberg, Browning, Friedländer et quelques autres. La traduction de ce livre vient combler un vide criant dans la bibliographie française sur le sujet.

Né à Berlin en 1930, Henry Friedlander connut le nazisme de l’intérieur puisqu’il fut déporté d’abord au ghetto de Lodz, ensuite à Auschwitz où il perdit une bonne partie des siens, puis à Neuengamme et Ravensbrück. Émigré aux États-Unis, il obtint un doctorat d’histoire à l’Université de Pennsylvanie en 1968. De 1975 jusqu’à sa mort en 2012, il enseigna les « Holocaust Studies » au département d’études juives du Brooklyn College, Université de New York.

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Cédric Passard : L'âge d'or du pamphlet (1868-1898)

CNRS Editions - Novembre 2015


Henri Rochefort et sa Lanterne, Les Grimaces d'Octave Mirbeau, La France juive d'Edouard Drumont, Zola et l'acte révolutionnaire de "J'accuse !", tournant majeur de l'affaire Dreyfus... La fin du XIXe siècle signe l'âge d'or du pamphlet, au moment même où la République et la démocratie représentative s'installent durablement en France. Triomphe de l'"âge des foules", indice d'une homogénéisation croissante de la société, mais aussi reflet de ses failles et de ses tensions, cette effervescence pamphlétaire et la diffusion massive de caricatures politiques accompagnent l'entrée de la France dans la modernité. En une étude vivante et documentée, Cédric Passard ressuscite les enjeux politiques, sociaux, culturels de cette presse de combat. Evoluant entre journalisme et politique, les pamphlétaires investissent en force l'espace public et posent la question, ô combien d'actualité, de la liberté d'expression et du blasphème, de la censure et de ses limites, du statut des mots et de leur place dans la cité.

Docteur en science politique, Cédric Passard est maître de conférences à l'IEP de Lille.

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Raphaël Liogier : La guerre des civilisations n'aura pas lieu. Coexistence et violence au XXIe siècle

CNRS Editions - Janvier 2016


Popularisée par Huntington dans les années 1990, le concept de " choc des civilisations " est devenu un lieu commun obligé dès qu'il s'agit de parler de géopolitique internationale et de sociologie des religions. Raphaël Liogier montre qu'il s'agit d'un leurre vide de sens. Bien au contraire, nous assistons, depuis plusieurs siècles, au déploiement d'une civilisation globale. Nous avons une langue commune, un calendrier planétaire commun. Nous mangeons des pizzas à Pékin, des nems à Paris, des hamburgers à Téhéran. Films et musiques font le tour de la planète. Le langage scientifique et technologique, comme les cursus universitaires, sont unifiés, et nous échangeons nos étudiants. Contrairement aux apparences, le religieux lui-même apparaît de moins en moins comme un facteur d'oppositions de valeurs, même s'il peut être l'objet volatile de revendications extrêmes. Les trois polarités religieuses majeures du monde contemporain que sont le spiritualisme, le charismatisme et le fondamentalisme traversent de la même façon toutes les confessions. Nous n'avons plus qu'une seule civilisation humaine, et, paradoxalement, l'idée obsessive d'un affrontement entre civilisations est précisément un effet pervers de la globalisation, et se trouve propagée avec la même conviction par le populiste européen et l'islamiste anti-occidental, dont le rejet mutuel fait système. Sous les atours d'un soi-disant pragmatisme géopolitique se dissimulent ainsi les idéologies racialistes et racistes d'autrefois. Un essai qui bat en brèche les idées reçues sur le monde qui nous entoure et la géopolitique mondiale.

Raphaël Liogier est sociologue des religions. Professeur des universités à l'Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence, il y dirige l'Observatoire du religieux. Il est l'auteur du très remarqué Mythe de l'islamisation (2012).

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Yvan Elissalde : La réflexion

Bréal - Novembre 20154 - La philothèque


Cet ouvrage, qui constitue une synthèse sur la notion de « réflexion », fait émerger ses caractères essentiels,invite le lecteur à se familiariser avec les grands textes qui s'y rapportent, propose un parcours dialectique (entrée en discussion avec les auteurs et examen critique de leurs positions), offre une synthèse systématique des enjeux fondamentaux et est accompagné d'une bibliographie sur les textes de référence.

Première partie : L'équivocité de la réflexion 
Seconde partie : Matière à réflexion 
Troisième partie : L'intelligence réflexive 
Quatrième partie : L'action réfléchie

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mardi 29 décembre 2015

Georges Banu : La porte au coeur de l'intime

Arléa - Novembre 2015


Nous sommes tous entourés de portes. Ouvertes, fermées ou entrebaillées.
Fermer la porte, être mis à la porte, trouver porte close, laisser une porte ouverte, entr’ouverte ou franchir un seuil est, pour chacun d’entre nous, un acte quotidien, anodin ou essentiel.
Georges Banu entreprend cette réflexion au coeur de nos vies. D’un élément inscrit dans le pragmatique et la vie de tous les jours, il fait un objet chargé de mystère et de sens. Il revisite ainsi l’histoire de la peinture occidentale et l’art scénique, dont il est un des plus fins connaisseurs, et nous entraine par la grâce des Annonciations à franchir le seuil, par le biais de la peinture flamande dans l’intériorité des couples, ou de Friedrich à Hammershoi dans le tragique des vies solitaires, et ce jusqu’à la peinture contemporaine qui passe du voyeurisme au fantasme, du jeu à l’absence de limite et de réconfort.
Jamais plus, après avoir lu cette promenade insensée entre le dedans et le dehors, nous ne passerons une porte sans en éprouver la dimension de tendresse et de liberté données.

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Ambroise de Lombez : Traité de la joie

Arfuyen - Novembre 2015 - Collection : Les carnets spirituels


Préface de Jean Bastaire

Malgré toutes leurs promesses, les religions n’engendrent pas chez leur fidèle une franche gaieté, mais bien souvent culpabilité et intolérance. Le christianisme n’y échappe pas : « Je croirais en leur dieu, raillait Nietszsche, s’ils avaient l’air un peu plus sauvés. » Si le XXIe siècle, selon la fameuse prophétie attribuée à Malraux, doit être religieux ou ne pas être, faut-il qu’il soit celui de la tristesse et de la régression ?
D’inspiration toute franciscaine, le Traité de la joie du capucin Ambroise de Lombez (1708-1778), contemporain de Voltaire (1694-1778) et Rousseau (1712-1778), se propose de nous donner des remèdes à la tristesse. Car « la tristesse trouble l’esprit, et affaiblit le jugement ; elle nous rend soupçonneux, ombrageux, timides, incapables de conduire les autres, et plus encore de nous conduire nous-mêmes. »
Aucun remède n’est donc à négliger : « Promenez-vous par de beaux jours dans des lieux où l’on respire un air pur et où le spectacle de la nature enchante l’imagination et bannit les images sombres et lugubres que des maux réels ou l’humeur mélancolique, plus dangereuse encore, y avaient empreintes. » Mais aussi « si cet exercice du corps ne suffit pas, le dirai-je ? prenez un peu de vin[…] Que le plaisir que vous trouverez à user de ce remède, et l’humeur gaie où il vous mettra, ne vous y fasse pas renoncer. » Ou encore : « Si l’usage du vin ne suffit pas encore, ajoutez-y le chant et la musique. »
Le virus de la tristesse rend bête et méchant. En ces temps d’épidémie, leTraité de la joie est, pour les chrétiens et les autres, de salubrité publique. Et cela d’autant plus que le style d’Ambroise de Lombez est plein de charme : « J’écris d’un style simple et familier, pour ne pas perdre du temps à choisir des mots et à les arranger ; ce qui pourrait bien rendre mon style plus exact, mais qui ne rendrait pas mon livre plus utile. »
Le Traité de la joie a été redécouvert par Jean Bastaire (1927-2013), apôtre d’une « écologie chrétienne » très marquée par la spiritualité franciscaine. Il en avait préparé l’édition avant de mourir et écrit la préface. Car il est bien fait, pensait-il, pour contribuer à lutter contre une tristesse qui tend à devenir aujourd’hui dépression collective. D’ailleurs, tout laisse à penser, note Jean Bastaire, que le bon Ambroise de Lombez a personnellement vécu la dépression et c’est en connaisseur qu’il en parle.

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Bernard Feltz, Nathalie Frogneux et Stéphane Leyens (dir.) : La nature en éclats. Cinq controverses philosophiques

Academia - Novembre 2015


La crise écologique induit une mutation profonde du rapport à la nature dans notre culture. Cette mutation est interrogée ici en cinq controverses philosophiques : depuis les analyses historique et épistémologique, en passant par l'éthique, l'anthropologie et la philosophie politique. Cet ouvrage propose des repères importants pour la mise en œuvre d'une culture et d'un fonctionnement sociétal qui répondent à un problème majeur de notre époque.

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jeudi 24 décembre 2015

Daniele Lorenzini : Éthique et politique de soi. Foucault, Hadot, Cavell et les techniques de l’ordinaire

Vrin - Novembre 2015 - Problèmes & Controverses


Quel(s) rapport(s) est-il possible de tracer entre l’éthique et la politique? Michel Foucault, Pierre Hadot et Stanley Cavell, à partir de trois positions philosophiques très différentes, ont élaboré des stratégies de réponse à cette question que le présent ouvrage se propose de rendre explicites et d’explorer. Ainsi, l’esthétique de l’existence, les exercices spirituels et le perfectionnisme moral y sont combinés afin de construire un arrière-plan conceptuel et pratique permettant de saisir à la fois les enjeux politiques d’une « éthique de soi » et l’incontournable dimension éthique d’une « politique de nous-mêmes ». Cet ouvrage entend contribuer à l’élaboration d’une « philosophie analytique de la politique » dont le but est de rendre visibles l’existence et le fonctionnement concret du pouvoir dans ses ramifications quotidiennes; une telle entreprise se noue de façon étroite avec une analyse des « techniques de l’ordinaire », c’est-à-dire de ces pratiques que les individus utilisent pour donner une forme à leur vie et pour transformer leur rapport à eux-mêmes, aux autres et au monde.

Daniele Lorenzini, docteur de l’université Paris-Est et de l’université La Sapienza de Rome, enseigne l’éthique et la philosophie des sciences humaines à l’université Paris-Est Créteil.

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samedi 19 décembre 2015

Pierre Montebello : Métaphysiques cosmomorphes. La fin du monde humain

Les Presses du Réel - Novembre 2015


La fin du « monde humain » ? Un panorama-discussion des tendances de la pensée actuelle (Badiou, Meillassoux, réalisme spéculatif, Latour, Stengers, Descola, Viveiros de Castro...), dans la perspective métaphysique propre à Pierre Montebello.

La fin du monde humain ne veut pas dire la fin de l'homme, mais le retrait de la place centrale que celui-ci occupait au sein de l'ensemble des savoirs. Plus que jamais, prendre en compte notre rapport à la Terre et au Cosmos est devenu nécessaire. Dans de nombreux domaines (anthropologie, sociologie, esthétique, droit, politique, etc.) des vues cosmomorphes se substituent aux vieux schémas anthropomorphes. L'homme doit se penser à l'intérieur de mondes infiniment plus larges et complexes que lui. Nous sommes entrés dans une nouvelle période géo-cosmique qui excentre l'homme de son monde. Plus que l'existence dans son monde, c'est sa consistance dans d'autres mondes qui est en jeu. Nos nouveaux problèmes sont des problèmes de consistance. En quoi consistent les rapports esthétiques, politiques, ontologiques qui nous permettent de penser la relation de l'homme aux autres êtres ? Quel nouveau statut advient à l'homme dès lors qu'il tient compte des relations terrestres dont il dépend, si lui est redonné le sens de la Terre et du Cosmos ? Comment redistribuer sur les non humains une dignité d'être sans laquelle l'homme lui-même finira par s'effacer ?

Professeur de philosophie moderne et contemporaine à l'Université de Toulouse le Mirail, Pierre Montebello a publié de nombreux ouvrages sur Maine de Biran, Friedrich Nietzsche, Félix Ravaisson, Gabriel Tarde, Henri Bergson et Gilles Deleuze.

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Bernard Lamizet : L'alientité

Mimesis - Novembre 2015 - Collection : Philosophie


La question de l'identité est une question majeure des sciences sociales, et, en particulier, de la philosophie et de la sémiotique, mais ce qui est abordé dans ce livre est moins la question de l'identité proprement dite qu une façon de la mettre à distance : au lieu de penser l'identité à partir du sujet qui en est porteur, nous souhaitons ici la poser à partir du regard de l'autre. Il s'agit d'abord d'une sémiotique de l'alientité, qui questionne les mots par lesquelles elle s'exprime et par lesquels elle est désignée. Une deuxième approche de l'alientité proposée ici est l'analyse des modalités de son articulation de l'espace et du temps. Une troisième approche de l'alientité est celle de la limite. Enfin, un quatrième champ de l'alientité est celui de ses expressions, en particulier de la traduction. C'est que la perspective de l'alientité que nous proposons ici est la recherche d une signification des multiples figures de l'autre.

Bernard Lamizet né en 1951, est professeur émérite à l'Institut d Études Politiques de Lyon et membre de l'UMR « Triangle ». Ses recherches et ses travaux portent sur la sémiotique du politique, sur la sémiotique du psychisme, sur le discours des médias, sur la ville et l'espace urbain.

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Nathalie Bordeau : Taliesin. Du mythe celtique à l'archétype universel

Bart & Jones Publishers - Décembre 2015


Taliesin fut une figure centrale de la pensée celtique et de l'enseignement druidique, autant et plus encore que celle de Merlin, même si les récits médiévaux relatifs à la Table Ronde ont laissé à celui-ci une plus grande notoriété à travers les siècles qu'à son illustre précurseur. Héritage d'une époque où la spiritualité de nos ancêtres, d'animiste et chamanique, devint plus symbolique et archétypale, ce mythe trouve sa source à la période où d'immenses cercles de pierres et autres sites mégalithiques furent érigés un peu partout en Grande-Bretagne, en Irlande, et en de nombreuses régions d'Europe continentale. Le mythe de Taliesin servira, dans cet ouvrage, de fil conducteur pour évoquer cette histoire complexe et multimillénaire, tout en plongeant dans les arcanes de la pensée druidique ; on verra aussi qu'il recèle une dimension universelle. Il est également un vecteur pour souligner les points de convergence avec d'autres traditions spirituelles, d'un point de vue symbolique et historique.

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Marianne Chaillan : Harry Potter à l'École de la Philosophie

Ellipses Marketing - Décembre 2015


Des dizaines de millions de lecteurs aux quatre coins du monde ont voyagé dans le monde magique de Harry Potter, découvrant livre après livre et film après film, un univers merveilleux et fascinant. Mais savaient-ils qu'en montant avec lui dans le « Poudlard Express » sur la voie 9 3/4, ils allaient s'ouvrir aux plus grandes thèses de la philosophie ? Car Harry Potter ne nous fait pas seulement entrer à l'école des sorciers mais aussi à l'école platonicienne. Le sage Dumbledore se fait tour à tour stoïcien, adepte de Berkeley et maître de philosophie morale. Le fougueux Sirius Black est le porte-voix des thèses sartriennes sur la liberté humaine contre la vision déterministe du Professeur Trelawney. Lord Voldemort et ses Mangemorts, quant à eux, nous interrogent sur la philosophie de Nietzsche… À Poudlard, si on suit des cours de Défense contre les Forces du mal, on apprend aussi, et surtout, la philosophie. Cet ouvrage vous propose de revisiter les aventures de notre cher sorcier pour y vivre, avec un plaisir toujours renouvelé, une remarquable initiation à la philosophie.

Ancienne élève du Lycée Louis-le-Grand, Marianne Chaillan enseigne la philosophie au lycée Saint Joseph de la Madeleine à Marseille. Elle est également chargée de cours en éthique appliquée au département de philosophie d'Aix-Marseille Université. Elle est l'auteur de La Playlist des philosophes et de Game of Thrones, une Métaphysique des meurtres (Le Passeur Ed.).

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jeudi 17 décembre 2015

Stéphane Mosès : Walter Benjamin et l'esprit de la modernité

Editions du Cerf - Décembre 2015



De l’essence du judaïsme aux figures de l’exil, de l’idée d’origine au destin de l’art, du concept romantique de critique aux interprétations de Nietzsche et de Kafka, c’est l’esprit d’une époque, celui de la modernité d’avant la catastrophe, qui se trouve ici restitué. Composé de textes représentatifs de la pensée de Stéphane Mosès, cet ouvrage, qui est bien plus qu’un recueil d’articles épars, reflète à la manière d’un kaléidoscope toute une série d’interrogations, étroitement reliées entre elles, s’inscrivant dans la perspective théorique ouverte par le génie benjaminien. Un livre érudit, vif, brillant, indispensable à qui souhaite s’initier à l’une des pensées les plus fécondes du XXe siècle.

Philosophe franco-israélien, professeur de littérature et de philosophie allemande, Stéphane Mosès (1931-2007) est l’auteur d’une oeuvre majeure qui compte, entre autres, Système et révélation, la philosophie de Franz Rosenzweig et L’ange de l’histoire.

Editions établie et présentée par Heinz Wismann.

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Thomas d'Aquin : Penser le politique

Dalloz - Décembre 2015


Présentation inédite et traduction des textes politiques de Thomas d'Aquin (1224-1274) dont la rédaction s'effectua au cours d'une vingtaine d'années.Les principales sources de Thomas d'Aquin, lorsqu'il traite de politique, sont de nature philosophique plutôt que proprement théologique: elles relèvent de la raison naturelle, commune aux humains et cultivée par les philosophes, Aristote en tête, plutôt que de la seule révélation héritée de la Bible.Thomas d'Aquin a pensé le politique au croisement des deux universalismes que sont la foi catholique d'une part et la raison philosophique d'autre part. Deux universalismes dont la prégnance encore actuelle fait que ses textes, en dépit de la distance temporelle, sont loin d'avoir perdu toute pertinence.

Présentation et traduction par Michel Nodé-Langlois, agrégé de philosophie

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lundi 14 décembre 2015

Didier Debaise et Isabelle Stengers (Eds) : Gestes spéculatifs

Presses du Réel - Novembre 2015 - Collection : DRAMA


Un ouvrage collectif qui explore les conditions de possibilité de « gestes » spéculatifs et véritablement engagés, dans le contexte d'une mise en crise généralisée des modes de pensée de la modernité.
Au cours de la dernière décennie s'est produit en France un renouveau d'intérêt pour des penseurs qui se sont vus accoler l'épithète de « spéculatifs », tels que William James, Gabriel Tarde, Alfred North Whitehead et Etienne Souriau. Ce renouveau semble indissociable de la mise en crise généralisée des modes de pensée qui, d'une manière ou d'une autre, devaient leur autorité à une référence au progrès, à la rationalité, à l'universalité. Mise en crise redoutable car on ne se défait pas sans danger de ce qui a servi de boussole à la pensée euro-américaine depuis qu'il est question de modernité. Mise en crise nécessaire car ces modes de pensée sont sourds à la nouveauté effective de cette époque marquée par la menace du désordre climatique, le saccage systématique de la terre, la difficulté d'entendre les voix qui nous engagent à penser devant le lien fort entre la modernité et les ravages de la colonisation. 
S'il faut parler de « gestes spéculatifs », c'est que la pensée spéculative est trop souvent définie comme purement théorique, abusivement abstraite, ou relevant tout simplement d'un imaginaire déconnecté de toute prise sur le réel. Elle est, telle que nous voudrions en hériter, affaire de gestes, d'engagements par et pour un possible, de virtualités situées. Le sens de tels engagements tient à leurs conséquences, à la modification de l'appréhension du présent qu'ils entraînent. 
Cet ouvrage rassemble des contributions qui explorent certains des concepts philosophiques qui appellent et rendent possibles de tels gestes spéculatifs, et qui explorent aussi des situations dont nous savons qu'il faut apprendre à les penser autrement.

Edité par Didier Debaise et Isabelle Stengers.
Textes de Fleur Courtois-l'Heureux, Didier Debaise, Vinciane Despret, Thierry Drumm, Emilie Hache, Donna J. Haraway, David Jamar, Claude de Jonckheere, Maryam Kolly, Bruno Latour, Pierre Montebello, Tobie Nathan, Nicolas Prignot, Camille Riquier, Alice Rivières, Isabelle Stengers, Lucienne Strivay, Marcelle Stroobants, Katrin Solhdju, Fabrizio Terranova, Graziella Vella, Benedikte Zitouni.

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Moustapha Safouan : Regard sur la civilisation oedipienne. Désir et finitude

Editions Hermann - Novembre 2015 - Collection : Psychanalyse


Les effets subversifs du langage s'attestent dans notre recours au savoir, là où manque la connaissance qui lie instinctivement l'animal aux objets de son milieu naturel ainsi que dans la précarité du lien qui rattache le sujet parlant à la vie, au regard d'une passion hamlétique de l'être apparemment sans attribut ni frein. La première partie de ce livre propose une théorie de l'Oedipe comme un artifice qui remédie à ce défaut comme à celui de toute essence dont s'autoriserait la définition d'un rapport sexuel. La deuxième partie est une lecture de la tragédie grecque qui reconnaît le patron du théâtre, Dionysos, comme le dieu du désir, et dégage la question éthique qui sous-tend Oedipe Roi concernant le roc originaire - sur lequel le symptôme se forme alors que se brise le savoir dont se prévaut l'ordre politique. La dernière partie, qui traite du dépérissement de la famille au profit de l'Etat séculier au XIXe siècle, laisse entrevoir la fin de la civilisation "oedipienne", au sens de marquée par l'emprise des religions du salut.

Moustapha Safouan a publié son premier livre, Le Structuralisme en psychanalyse, en 1968. Son dernier livre, La Psychanalyse, science, thérapie - et cause, a paru en 2013. Le présent ouvrage est l'exposé des thèses qui se dégagent d'une longue pratique.

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Nestor Capdevila : Equivoques et tourments de l'utopie. Un concept en jeu

Publications de la Sorbonne - Décembre 2015 - Collection : La philosophie à l'œuvre


L'histoire de l'Union soviétique a prétendu réaliser l'utopie avant d’en confirmer l’impossibilité. Le présent livre développe cette ambivalence en faisant jouer la polysémie de l’idée d’utopie (négativité, rêve, projet, illusion) et en reproduisant le conflit entre l’utopiste et l’anti-utopiste sous la forme des tourments de la conscience utopique, où la limite entre la libération et l’oppression devient énigmatique. Conceptualiser l’utopie, c’est construire un espace conflictuel de prises de position. Elle apparaît comme l’effet changeant des rencontres conjoncturelles entre des visions contradictoires du monde social et politique. Sa polarité dans l’imaginaire avec l’idéologie est le point d’articulation entre la politique et l’histoire comme processus ouvert, incertain et non totalisable. Elle existe alors sous la forme d’un travail de l’espérance, conçu comme une interprétation et une intervention dans des conjonctures jugées oppressives, même si son contenu reste indéterminé et controversé. L’incapacité où se trouve la conscience moderne de tracer une ligne de démarcation entre le possible et l’impossible, l’utopie, l’idéologie et le réel, explique qu’un concept d’utopie soit à la fois problématique et indispensable.

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jeudi 10 décembre 2015

Carl Dahlhaus : L’esthétique de la musique

Vrin - Novembre 2015 - Essais d'art et de philosophie


Premier livre publié par Carl Dahlhaus, L’Esthétique de la musique tente d’accorder deux objectifs. Il s’agit d’abord de proposer une introduction historiquement informée au vaste champ de la philosophie de la musique, qui soit capable d’être à la fois concise et raffinée. Mais ce Musikwissenschaftler qui n’est pas encore alors l’auteur de l’Histoire de la musique au XIXe siècle ou de l’Idée de la musique absolue livre également une première démonstration de sa méthode de travail sur la musique. Elle frappera le lecteur par sa densité philosophique et son goût pour la lecture problématisée de textes issus de différentes traditions musicographiques. Dahlhaus revendiquait volontiers son souci d’écrire l’histoire en respectant un pluralisme qu’il voulait issu de l’œuvre de Fernand Braudel. Au lecteur de juger si cette première Esthétique de la musique, sous la plume d’un auteur qu’on a parfois dit « plus philosophe que musicologue » (J.-J. Nattiez) parvient à en poser le cadre. La force de ce texte fondateur pour la musicographie dahlhausienne demeure, et les tout récents développements de la philosophie de la musique rendent sa lecture impérative.

Traduction sous la dir. de J. Labia par J. Farges, N. Rialland, J. Labia, Ch. Loriot, N. Lucas, É. Marrou, A.-P. Olivier et F. Peri
Introduction par J. Labia, postface d’A. Soulez

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Walter Biemel : Le concept de monde chez Heidegger

Vrin : 2e édition - Novembre 2015 - Bibliothèque d'histoire de la philosophie


La question du monde – ou mieux des conditions dans lesquelles le « donné » peut accéder à la mondanéité, faire monde – est sans doute un des fils conducteurs les plus puissants de l’œuvre de Heidegger, au-delà même de l’ontologie ou de la « question de l’être ». On peut le suivre aujourd’hui, depuis le premier cours de Fribourg (1919), jusqu’aux derniers essais des années soixante. Certes, en 1950, quand il publie en français sa thèse consacrée au concept de monde chez Heidegger, Walter Biemel, à l’époque collaborateur scientifique des Archives Husserl de Louvain, ne disposait pas de l’ensemble des cours aujourd’hui accessibles, et son analyse demeurait centrée pour l’essentiel sur Être et temps. L’ouvrage n’en est pas moins devenu un classique précisément parce qu’il fut un des premiers à aborder l’œuvre de Heidegger par le biais de l’être-au- monde et de la « mondanéité ».

Né à proximité de Belgrade en 1918, Walter Biemel est un philosophe allemand d’origine roumaine; il a contribué à fonder les Archives Husserl de Cologne, avant d’enseigner à Aix-la-Chapelle, puis à Düsseldorf.

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mercredi 9 décembre 2015

G. Didi-Huberman : Ninfa fluida. Essai sur le drapé-désir

Gallimard - Novembre 2015 - Art et Artistes


C'est avec les nymphes des tableaux de Botticelli et de Léonard de Vinci qu'Aby Warburg a réinventé notre façon de comprendre le monde des images. Il sera ici question de "mouvements émouvants", de draperies dans le vent, de "poursuites érotiques", de turbulences lucrétiennes et de "survivances de l'Antiquité"... Mais aussi d'une relecture de ces notions historiques fondamentales que sont les "sources", les "influences" ou ce qu'on appelle les "courants" artistiques. Pour comprendre l'art et son histoire, il faudrait donc engager quelque chose comme une véritable dynamique des fluides, qui est aussi la dynamique des jeux entre mémoires et désirs que les images mettent en scène... Et c'est aussi dans notre contemporanéité même que viendra s'observer la dynamique de cette longue durée, quand la figuration des mouvements du désir - tour à tour érotiques et mortifères - devient quelque chose comme le milieu d'immanence des images elles-mêmes.

Georges Didi-Huberman, philosophe et historien de l'art, enseigne à l'École des hautes études en sciences sociales (Paris). Il a publié une cinquantaine d'ouvrages sur l'histoire et la théorie des images, dans un large champ d'études qui va de la Renaissance jusqu'à l'art contemporain.

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mardi 8 décembre 2015

Jean-Christophe Marcel et Olivier Martin (dirs.) : Jean-Michel Berthelot. Itinéraires d'un philosophe en sociologie

Presses Universitaires de France - Novembre 2015


Tous les textes publiés dans l'ouvrage parlent directement de l'oeuvre de Jean-Michel Berthelot. La première partie, « Sociologie de Jean-Michel Berthelot », rassemble les contributions restituant des traits de son oeuvre à l'aide d'études de cas précis ou de panoramas plus larges, et balise des domaines de recherche dans lesquels il s'est illustré : sociologie de l'éducation, du corps, des sciences, épistémologie des sciences sociales. La deuxième partie rend compte des perspectives ouvertes par ses travaux et de la manière dont des chercheurs ont mis en oeuvre ses réflexions pour leurs propres recherches. Il s'agit donc de restituer la façon dont on peut faire de la sociologie « avec » Jean-Michel Berthelot à l'aide de ses travaux et des jalons qu'ils posent. La troisième partie est biographique en restituant l'itinéraire académique, intellectuel et humain de Berthelot, que ce soit son parcours universitaire et social, notamment à l'ENS durant mai 68, ou encore sa période « toulousaine » où sa carrière universitaire a débuté et qui en constitue une partie essentielle.

Dirigé par Jean-Christophe Marcel (GEMASS, Université Paris 4 La Sorbonne & CNRS) et Olivier Martin (CERLIS, Université Paris Descartes & CNRS), cet ouvrage rassemble les contributions de collaborateurs, d'anciens étudiants ou de proches collègues de Jean-Michel Berthelot.

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Charles Ramond : Le Vocabulaire de Derrida (2è éd. revue et augmentée)

Ellipses Marketing : 2e édition - Décembre 2015 - Collection : Vocabulaire de


La philosophie de Jacques Derrida, une des plus novatrices, mais aussi une des plus lues, traduites, et commentées aujourd'hui au monde, se caractérise par une création verbale constante, prolifique, et souvent provocante. Si vous ne supportez plus de ne pas saisir exactement ce que désigne la « différance » (avec un « a »), « l'archi-écriture », la « déconstruction », la « cartepostalisation » ou « l'exapropriation » (pour s'en tenir aux termes les plus connus et les plus répétés depuis plus de quarante ans), ce Vocabulaire est fait pour vous ! La plupart des termes significatifs employés ou créés par Derrida y sont en effet expliqués aussi clairement que la matière le permet, tout comme les raisons des obscurités délibérées sans que soit ici promise au lecteur quelque maîtrise totale ou définitive, qui irait à contresens du geste même de la doctrine.

Charles Ramond : Professeur à l'université Paris 8 Vincennes Saint-Denis.

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