En bref: Dans un discours resté mémorable, le prix
Nobel de littérature (1970) condamne les deux systèmes économiques – le
communisme et le capitalisme, et dénonce surtout la chute spirituelle de
la civilisation.
Prononcé devant les étudiants de Harvard le 8
juin 1978, Alexandre Soljenitsyne, expulsé 4 années plus tôt de l'Union
Soviétique, à la suite de la publication de son livre L'Archipel du goulag
où il dénonce les abus du système concentrationnaire soviétique, va
prononcer un discours resté mémorable dans les murs de la prestigieuse
université américaine d'Harvard, haut lieu de la formation des élites du
monde entier. Dénonçant les deux régimes alors dominants, communisme et
capitalisme, ce discours aux accents prophétiques n'a rien perdu de son
actualité et de sa profondeur.
Alexandre Issaïevitch Soljenitsyne
est né le 11 décembre 1918 à Kislovodsk (Russie). Mobilisé en 1941 dans
les rangs de l'Armée rouge, il est arrêté à la veille de la victoire
pour avoir prétendument insulté Staline dans une lettre à un ami, et
purge huit ans de détention et trois de relégation. Libéré en 1956, et
réhabilité, il enseigne les mathématiques et la physique dans des écoles
de campagne, et surtout veut témoigner. En 1962, la parution d'Une journée d'Ivan Denissovitch, peinture véridique de l'univers du Goulag jusque-là tabou, révèle un écrivain au monde entier. Le Premier Cercle puis Le Pavillon des cancéreux
assureront la gloire de Soljenitsyne. Le prix Nobel de littérature lui
est décerné en 1970. Il l'accepte, déchaînant une tempête d'injures dans
la presse soviétique, et se remet au travail, commençant à écrire
l'épopée qu'il intitulera plus tard La Roue rouge, histoire romancée de la Révolution russe. En décembre 1973, paraît à Paris (en version russe) L'Archipel du Goulag,
terrible condamnation de la répression exercée en Union soviétique sur
des millions de citoyens et des peuples entiers. Le scandale est énorme:
en février 1974, Soljenitsyne est déchu de sa citoyenneté et expulsé de
son pays. Il se fixe d'abord en Suisse, puis aux Etats-Unis, dans le
Vermont, où il poursuivra l'écriture de La Roue rouge. A la
chute de l'URSS, sa nationalité lui est restituée et il rentre en
Russie, près de Moscou, où il vivra jusqu'à sa mort, survenue le 3 août
2008.
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