Pourquoi les araignées géantes des films d’horreur ou les Lilliputiens
que découvre Gulliver au cours de ses voyages ne se rencontrent jamais «
en vrai » ? Parce que dans la réalité, la taille n’est pas un paramètre
que l’on pourrait fixer à volonté : chaque être vivant n’est viable
qu’à l’échelle qui est la sienne. En deçà ou au-delà, il meurt, à moins
qu’il ne parvienne à se métamorphoser. Il en va de même pour les
sociétés et les cultures. La plupart des crises contemporaines
(politiques, économiques, écologiques, culturelles) tiennent au dédain
affiché par la modernité pour les questions de taille. Nous mesurons
tout aujourd’hui, des volumes de transactions à la bourse aux taux de
cholestérol, de la densité de l’air en particules fines au moral des
ménages. Mais plus nos sociétés se livrent à cette frénésie de mesures,
moins elles se révèlent aptes à respecter la mesure, au sens de juste
mesure. Comme si les mesures n’étaient pas là pour nous aider à garder
la mesure mais, au contraire, pour propager la folie des grandeurs.
Ce livre s’attache à décrire et comprendre par quelles voies, au cours des derniers siècles, nous avons perdu la mesure. Et aussi ce sur quoi nous pourrions nous fonder pour la retrouver, afin de mener une vie authentiquement humaine.
Ce livre s’attache à décrire et comprendre par quelles voies, au cours des derniers siècles, nous avons perdu la mesure. Et aussi ce sur quoi nous pourrions nous fonder pour la retrouver, afin de mener une vie authentiquement humaine.
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