Francis Kaplan est l’auteur des Trois communismes de Marx, « une des plus remarquables synthèses qui ait jamais été donnée de la philosophie de Marx, un vrai Marx » dit François Ewald, dans le Magazine Littéraire. C’est le Marx annonçant et prônant une révolution politique et sociale. Dans Le Matérialisme historique et les mécanismes de l’Histoire il s’agit d’un Marx ici encore révolutionnaire, mais sur le plan des idées, en tant qu’historien, révolutionnant la manière de faire de l’histoire en y introduisant les facteurs économiques ; et les plus grands historiens du XXe siècle, quel que soit leur bord politique, si éloignés fussent-ils de vouloir une révolution communiste, ont été sur ce point ses disciples et ont reconnu leur dette à son égard. Contrairement à ce qu’on pense généralement, pour Marx le facteur économique essentiel n’est pas la lutte des classes, mais l’état des forces matérielles de production, les progrès techniques dont les luttes des classes ne seraient que la conséquence. Mais il y a aussi des facteurs non-économiques, le facteur national, le facteur individuel, le facteur géographique, le facteur idéologique. Pour le matérialisme historique, ils ne sont pas au même niveau ; le facteur économique est le facteur déterminant en dernier instance, dit Engels, mais il le dit sans plus s’expliquer. Francis Kaplan montre qu’en réalité cela ne va pas sans problèmes, mais qu’il est possible de résoudre ces problèmes en précisant dans quel sens il faut prendre l’expression « dernière instance ». Ce qui ne va pas non plus sans problèmes, c’est la conception historico-matérialiste de l’idéologie – problèmes que Francis Kaplan met longuement en évidence.
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