Internet incarne la liberté d’expression, la diffusion des connaissances, la création et l’innovation. Perçu comme un lieu de libre association et d’auto-organisation, il est érigé en vecteur de démocratie et de prospérité.
Mais il est aussi traversé par des formes de surveillance et de centralisation, dont certains grands acteurs économiques et politiques ont su tirer parti pour asseoir leur domination. Comment comprendre une telle ambivalence ? Internet est-il un instrument de liberté ou de contrôle ?
Cette dialectique est au cœur du réseau, né d’une matrice scientifique et militaire mais façonné par la contre-culture américaine. Des utopies du cyberespace à la Nouvelle économie, du hacking aux communs informationnels, cet ouvrage dessine une généalogie d’internet. Il décrypte ses projets emblématiques tels que Google, Facebook, WikiLeaks ou Wikipédia. Il éclaire les enjeux de pouvoir qui structurent notre environnement numérique, en exposant les philosophies politiques qui se sont affrontées et en analysant les logiques sociales qui s’y déploient. Il montre enfin que le réseau constitue une reconfiguration profonde de l’économie politique libérale et de ses notions clés (la propriété, la vie privée, etc.), où la libre circulation de l’information apparaît comme le principal socle de l’autonomie individuelle et collective.
Ce livre apporte une contribution décisive à la théorie politique d’internet et une réflexion inédite sur les mutations du libéralisme contemporain, deux enjeux désormais indissociables.
Benjamin Loveluck est docteur en sciences sociales de l’EHESS. Chercheur au Centre d'Études et de Recherches de Sciences Administratives et Politiques (CERSA) et à Télécom ParisTech, ses travaux sont à la croisée de la science politique, de l’étude des médias et de la sociologie des usages du numérique.
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