L’humanisme occidental a favorisé non seulement une coupure entre l’homme et la nature, mais il s’est construit sur une véritable haine vis-à-vis d’elle qui finit par s’appliquer à l’humain lui-même dans le rêve de le remplacer par des machines. Le post-humanisme contemporain réalise l’humanisme dans toute sa splendeur – ou plutôt dans son désastre : il achève le fantasme mortifère de l’autonomie de l’humain par rapport au monde.
Nombreux sont les écrivains et les philosophes à avoir mis en garde contre les techniques ; mais ils l’ont fait sur un registre moral, alors que l’enjeu est écologique et spirituel. Il faut assumer l’idée que l’homme et la nature sont ontologiquement consubstantiels. À quoi sert l’humain ? À tenir sa place dans le monde.
Alternant les analyses philosophiques et les dialogues avec un penseur chinois atypique, cet essai profond, polémique et jubilatoire décloisonne l’héritage philosophique occidental en faisant appel à un animisme dont nous avons grand besoin aujourd’hui pour réapprendre à vivre dans ce monde.
Dominique Lestel est un philosophe qui travaille depuis vingt ans sur les intoxications conjointes de l’humain et du non-humain. Il a publié de nombreux livres sur le sujet, en particulier L’animal est l’avenir de l’homme (Fayard, 2010) et Apologie du carnivore (Fayard, 2011). The Friends of My Friends. A New Look at Human/Animal Relationships (Columbia University Press, 2015). La revue anglaise Angelaki: Journal of the Theoretical Humanities a consacré un numéro spécial à son travail en 2014.
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