Pourquoi le régime de croissance des trente glorieuses s'est-il enrayé ? Comment expliquer que les innovations financières aient d'abord accéléré la croissance avant de déboucher sur une crise majeure ? L'euro, supposé unifier le vieux continent, ne creuse-t-il pas une fracture Nord-Sud ? La théorie de la régulation répond à ces questions. Lors de sa création, dans les années 1970, elle a emprunté à Marx l'analyse de la dynamique du capitalisme, à l'école des Annales la nécessité d'une mise en perspective historique longue, aux post-keynésiens les outils de la macroéconomie. Depuis, elle n'a pas cessé de retravailler ses concepts, ses méthodes, et d'étendre son champ d'application. Aujourd'hui, sous l'hypothèse fondatrice du rôle déterminant des institutions et de leur architecture, elle est une économie politique qui explique les régimes de croissance stabilisée et leurs crises, avec une attention particulière à l'articulation de l'économique et du politique. Cet ouvrage expose les notions centrales de la théorie de la régulation en les situant par rapport aux théories orthodoxes, mais aussi aux différentes alternatives hétérodoxes. Ce manuel d'économie politique, sans équivalent, synthétise plusieurs décennies de travaux d'un réseau international de chercheurs.
Robert Boyer, économiste, anciennement directeur de recherche au CNRS et directeur d'études à l'EHESS, s'est impliqué dès l'origine dans les recherches sur la régulation. Il a notamment publié Théorie de la régulation, l'état des savoirs (La Découverte, 2002), Croissance début de siècle (Albin Michel, 2002), Une théorie du capitalisme est-elle possible ? (Odile Jacob, 2004). Il anime l'association Recherches & Régulation.
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