" Le stade de délabrement auquel est arrivée une civilisation, bâtie par l'homme et contre lui-même, révèle l'imposture d'un système fondé sur l'inversion de l'homme et de la vie. Chacun est désormais amené à redécouvrir, avec sa spécificité d'être humain, un potentiel de création que la croyance à son statut d'esclave le dissuadait de revendiquer. Destin et destinée s'opposent. Version profane de la Providence, le destin, identifié au hasard, à la fatalité, à la nécessité, est inéluctable. La destinée, elle, met en œuvre les capacités créatrices de l'homme en voie d'humanisation, la faculté de se créer en recréant le monde. À l'encontre des mécanismes du corps fonctionnel et rentabilisé, elle tend à privilégier le corps mû par une énergie vitale qui a été vampirisée pendant des siècles pour être transformée en force de travail. Construire sa destinée concrétise la réalité d'une vie authentique, s'émancipant de l'état de survie où elle végétait. Tout annonce une mutation de civilisation, une société où il nous appartiendra d'éradiquer les comportements prédateurs en établissant la prééminence de la vie et de la conscience humaine. " R. V.
Raoul Vaneigem a participé à l'Internationale situationniste. Son Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes générations (1967) n'a pas été étranger au Mouvement des occupations de Mai 1968. Il n'a cessé depuis de propager la conscience et le projet d'une nouvelle société à construire. Il a notamment publié, au cherche midi, Nous qui désirons sans fin(1996), Dictionnaire des citations pour servir au divertissement et à l'intelligence du temps (1998), Pour une internationale du genre humain (1999), Déclaration des droits de l'être Humain(2001), Le Chevalier, la dame, le diable et la mort (2003), Journal imaginaire(2006), De l'Amour(2010) et Lettre à mes enfants et aux enfants du monde à venir (2012).
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